Le marché du jeu vidéo représente plus de 300 milliards de dollars de recettes au niveau mondial. Cette industrie vidéoludique pèse désormais plus lourd que celles de la musique et du cinéma réunies, notamment en Chine, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Mais les marchés de l’Afrique et du Moyen-Orient prennent actuellement de l'ampleur, avec l'essor du mobile et une communauté de joueurs de plus en plus nombreux.
Le nombre de joueurs de jeux vidéo dans le monde entier, en cette fin 2021, est estimé à 2,7 milliards de personnes, ce qui représente plus d’un tiers de la population mondiale. Selon une étude du cabinet spécialisé néerlandais Newzoo, 14 % de ces « gamers », soit environ 380 millions de joueurs, résideraient en Afrique et au Moyen-Orient. La très grande majorité d’entre eux s’adonnent à leur passion de façon récréative et la plupart de temps sur mobile, plutôt que sur une console ou un ordinateur.
Mais de nombreux joueurs africains sont passés à la vitesse supérieure en se lançant dans les compétitions en ligne d'esport ou sports électroniques. Avec le développement des infrastructures internet, ce phénomène touche désormais de nombreux pays du continent, nous précise Nicolas Choite, président du Bunker Republic of Gamers. Sa structure BK Rog organise des tournois panafricains de jeux de foot et des « combats d'arène multijoueurs en ligne » ou Moba, qui passionnent des milliers d’Africains à la fois comme joueurs ou spectateurs sur le web.
« C’est un phénomène qui est en pleine expansion, en 2020 le confinement l’a grandement favorisé. Avec notre partenaire Orange, nous avons organisé des compétitions de jeux vidéo appelées Orange Esport Experience qui se sont produites dans 17 pays et cette année, nous avons intégré aux épreuves la dernière version du jeu FIFA. Pour les participants, c’est la possibilité de se rencontrer pendant ces tournois, d’échanger puis de jouer ensemble, c’est exactement ce que recherchent les Africains. Mais au-delà de la compétition, ces tournois permettent de recréer un tissu social et de le pérenniser. À titre d’exemple, le Nigeria possède maintenant une grande plateforme qui réunit 33 000 joueurs réguliers, offrant la possibilité de communiquer, de pouvoir évoluer, de progresser et de donner des conseils aux autres participants sur des jeux. Par exemple, c’est le cas des épreuves de combat en équipe du fighting, pour lesquelles il faut s’entraîner pendant longtemps avant de devenir un champion ! »
Les raisons de cet engouement pour les jeux vidéo en Afrique sont multiples. Si la pandémie de Covid-19 et les confinements successifs ont bien accéléré le mouvement, le développement des infrastructures télécoms sur le continent en milieu urbain a favorisé l’essor des jeux sur mobile. Par ailleurs, le Comité international olympique envisage d'intégrer plusieurs disciplines de l’esport lors des prochains JO de Los Angeles, qui auront lieu en 2028. Un rendez-vous planétaire que les champions africains de jeu vidéo ne voudront manquer sous aucun prétexte.
Dominique Desaunay
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